Mes chères vagues salvatrices

samedi 27 août 2016




°oO Des'ree - Life clic Oo°

Enfant, j'adorais l'Océan. L'ondulation des vagues, devenant plus intense au fur et à mesure que la journée passait, me captivait. J'ai rapidement appris à onduler moi aussi à leur rythme, pour ne pas me retrouver chahutée, emportée, et échouée sur la sable par l'une d'elle, un peu plus forte. Pour les petites vagues, je me tenais droite et ferme sur mes deux jambes, les pieds enfoncés dans le sable dur. Pour les plus monstrueuses, je plongeais tout au fond, et remontais rapidement à la surface afin de prendre immédiatement une grande inspiration si la suivante était de la même catégorie. 
Un enivrement estival, sportif, mais agréable. Un jeu d'enfant en somme. 
Les vagues de la vie d'adulte sont un peu plus compliquées à apprivoiser.


***

Pour les personnes qui n'auraient pas suivi, avant, j'en étais là clic.
Je m'étais investie dans divers projets (hormis le sujet "famille", que l'on ne peut pas qualifier de projet mais plutôt de "toute ma vie" !). Il m'aura fallu attendre cette matinée... où j'ai fait - sans prévenir - un gros malaise dans le bureau de deux collègues. Oui, il m'aura fallu cela pour comprendre que mon corps tirait la sonnette d'alarme. Ce fut le déclencheur de pas mal de réflexions.
A partir de là, l'esprit s'est re-connecté à la chair. 
Il s'est mis à l'écouter à nouveau, sans la craindre. Et à se ranger de son côté. 

Au quotidien, j'étais effectivement partout et nul part à la fois. 
Avec le recul, je réalise combien j'ai eu besoin de me noyer entre différentes activités. 
De faire, faire, faire. Pour moins penser.
Songeant que tout serait pansé plus vite... Trop vite ? 
Finalement mal pansé. Nullement pansé. 

Le défi que je m'étais lancé était un peu fort... Jeune maman et épouse cumulant deux boulots, et naïvement persuadée qu'un récent mariage pouvait balayer d'un revers de main toutes les épreuves qui se présentaient sur le chemin d'une petite famille harmonieuse. Je me suis donc en premier lieu délesté des études qui me tenaient tant à coeur, mais coûteuses et incompatibles avec une vie de famille... puis, par la force des choses, ce fut au tour de mon auto-entreprise (statut trop précaire et charges devenant bien trop importantes). Enfin, j'ai fini par déposer ma lettre de démission à la responsable ressources humaines de l'endroit où je travaille, après mûre réflexion. Ce dernier choix fut le plus difficile, mais il a été tout à fait réfléchi et prend sens si je fais converger certains éléments récents. Bref.
Pour autant, j'ai eu besoin de ces mois. Pour passer à autre chose. Sans doute avais-je besoin d'attendre qu'une date passe, et s'éloigne... s'éloigne.  

Il n'est donc aucunement question de regretter quoique ce soit, bien au contraire. J'ai encore appris ces derniers mois, sur la vie en générale, mais également sur moi-même. On progresse toujours. Par chance, j'ai également croisé des êtres qui, en le sachant ou non, m'ont ré-appris à relativiser. Bien sûr, j'ai aussi croisé la route de rares "méduses" (le monde du travail, toussa toussa) et malgré elles, les rencontrer m'a sûrement permis de ressentir cette piqûre de rappel concernant les personnalités profondément malveillantes envers les autres (mais envers elles-mêmes, en premier lieu). 
La gratitude que je ressens envers les personnes qui ont partagé quelques morceaux de mon quotidien est plus forte que les petits pics d'un ou deux écervelés. Je choisis la gratitude. Pour toujours :)

Je pars donc avec le sourire et sans aucune amertume. 
Cette rentrée, je ne me noierai pas, je nagerai... une légère et imposante brasse.
Quelques possibles ondulations, aussi.   
Le soleil et les vagues sont passées par-là, et ces dernières ont emporté avec elles une peine dont je ne parlerai pas plus clairement ici. Une douleur qui appartient désormais à un passé qui m'est propre. La mer est devenue plus calme, c'est ce courant doux qui m'a adopté. Cela fait du bien...     
Je terminerai en simplicité, sur une jolie phrase du roman que je referme à l'instant (Juste avant le bonheur, d'Agnès Ledig) : 


"Le passé laisse une trace comme les pas dans le sable, mais c'est vers l'avenir que l'on marche.


2 commentaires:

  1. Tu as donc appris une chose essentielle : t'écouter...Bravo et bonne route à toi, tu me manqueras

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    1. Merci Laurence :)
      Vous aussi vous allez me manquer...
      Des bisous

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