Nouille que je suis, je regarde l'homme en rigolant, l'air de dire "ne t'en fais pas, j'ai pas mal"... mais grosse claque, à mon regard il répond d'une voix très sérieuse et d'un regard inquiet "mais... mais il ne faut pas que tu tombes !".
Je me suis sentie stupide. Qu'est-ce qu'on s'en fiche de moi maintenant, c'est ce qu'il y a dans mon ventre qui compte plus que tout. Mais je n'ai pas ressenti plus de peur que cela lorsque je suis tombé. Pourquoi ? Parce que j'ai glissé doucement avant de vraiment me "poser", sans trop de choc, par terre ? Je crois. Maintenant ce que je ressens est surtout une grande culpabilité de ne pas avoir été plus prudente. Heureusement, ma crevette est toujours là pour me dire que les choses vont bien, il (ou elle) m'a donné plusieurs coups de pieds suite à cette mini-chute que j'ai interprété comme "et bim, fais plus attention à toi ! A nous, maman !".
Les choses changent tellement lorsque ton ventre prend soudain une valeur inestimable à tes yeux...
Ton homme et toi prenez les dos d'ânes et virages à 5km/heure en voiture, tu vérifies tout ce que tu manges et lorsque tu manges une sauce hors de chez toi tu demandes dix fois à ton homme si "Non mais t'es sur et certain, il n'y a pas de vin dedans ??", tu trouves que passer 4h la main posée sur ton ventre pour sentir deux petits coups est une soirée tout à fait rentabilisée, tu réfléchis à appeler le médecin à chaque petite "pointe de côté" que tu ressens, tu as oublié ce que "régime" voulait dire et culpabilise presque de ressentir parfois de la faim (d'accord, ça, ça ne concerne peut-être que moi), tu refuses de regarder ton film d'horreur favoris, tu préfères avoir une position fort peu sexy et correcte plutôt que d'écraser ce petit ventre qui pointe son nez fièrement.
Merci à mon amoureux d'avoir voulu immortaliser l'instant avant de m'avoir aidé à me relever ! Oui, ça fait des "souvenirs".
Attention Céline, je vais ENCORE te raconter ma vie.
RépondreSupprimerUn jour, je devais être à huit mois de grossesse, nous étions sur le point de quitter la maison pour aller en ville quand j'ai réalisé que j'avais oublié mon foulard saumon à pois, celui-là même qui me donne l'air d'être une bourgeoise endimanchée. Misère. Je suis donc revenue sur mes pas pour aller le chercher dans la chambre. En sortant de la pièce, j'ai dévalé les escaliers sur les fesses. L'homme était dans la voiture, il attendait que sa tête de linotte de bonne femme reviennent. Et moi, je suis restée plantée là, le séant douloureusement vissé à la dernière marche et les mains accrochées à mon ventre. Deux ou trois minutes interminables, à regarder bêtement mon nombril à travers ma robe. Finalement, mon nombril a fait une vague. Ouf. Une personne normale, se sentant glisser, aurait tout simplement agrippé la rampe pour éviter une dégringolade ridicule... mais qu'une femme enceinte choisit tout naturellement d'enlacer son abdomen de toutes ses forces pour former une carapace autour de sa progéniture. Moralité : pour préserver ton derrière fait appel à une mère porteuse.
Qu'est-ce que je voulais dire moi, déjà ?
Pff, j'sais plus.
Mais avec joie ces racontages de vie ma belle, tu sais combien j'aime tes articles et tes commentaires plein de sincérité et d'humour ;-) que du bon ! J'imagine les minutes d'angoisse interminable, agrippée à ton petit ventre en zieutant et tâtant le moindre signe de vie. J'imagine très bien même. Heureusement ta poupinette va plus que bien aujourd'hui :-)
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