On ne naît pas végétarienne, on le devient

jeudi 20 mars 2014

Les animaux, c'est une passion, j'éprouve pour eux un amour fort et sincère depuis mes premières années de vie. J'ai fait partie d'association, me suis battue avec un garçon pour sauver un crapaud, ai hébergé chez moi chatons, chiens perdus, mais aussi pigeons, hérissons et même scarabées et mantes religieuses. Mon organisme ne me réclame que peu de viande, et s'est naturellement converti au végétarisme à certaines périodes de ma vie. Pourtant, même si je m'interdis certains aliments d'origines animales (tels que le foie gras, l'agneau, le lapin, ou les oeufs de poules élevées en cage, et d'autres), je me rends compte que mon mode de vie n'est plus en adéquation avec ma façon de penser. 

Je n'ai jamais réussi à être végétarienne, malgré plusieurs tentatives (et ce, avant même de connaître le mot "végétarien"). J'admire les gens qui ont sauté le pas, quoiqu'en pense leur famille, amoureux, collègues et amis. C'est peut-être cela qui m'a retenu de me convertir totalement, depuis toutes ces années. On m'a souvent rabâché que je risquais des carences, ou encore que tous les abattoirs n'étaient pas si horribles que cela, et que de toutes manières, si ce n'était pas moi qui en mangeait, ce serait quelqu'un d'autres, etc... 
Il y a eu tous ces sites que je n'ai pas osé visiter, de peur d'être trop choquée (ma sensibilité est vraiment exacerbée lorsque les animaux sont concernés..j'ai mis plusieurs jours à me remettre d'une vidéo dénonçant l'élevage pour la fourrure), ces bouquins que j'aurais voulu dévorer ("Faut-il manger les animaux ?" et cie) mais dont j'ai seulement été bouleversée par les extraits. J'ai pris peur, j'ai fait l'autruche. Sur l'autoroute, je détournais le regard de ce transporteur de porcs ou de vaches, ravalant mes larmes. Je faisais en sorte d'oublier, le temps d'un repas. 

Puis, je suis tombée sans le vouloir sur les articles de jeunes femmes que j'avais l'habitude de suivre via leurs blogs... J'ai eu honte. Il y en a deux plus particulièrement qui m'ont remis le pied à l'étrier dans cette quête du végétarisme : Laëtitia et Valentine

Vous êtes invités à les lire (si ce n'est pas déjà fait), ils traitent de leur expérience et de leur relation personnelle face à la nourriture. L'article de Laëtitia est celui qui m'a le plus chamboulé, et plus particulièrement cette citation de Jonathan Safran Foer « Nous ne pouvons pas plaider l’ignorance, seulement l’indifférence. Les générations d'aujourd’hui sont celles qui ont appris. Nous avons la charge, mais aussi la chance de vivre au moment où les critiques à l’encontre de l’élevage industriel se sont frayées un chemin dans la conscience populaire. C’est à nous que l’on pourra demander, à bon droit : Qu’est-ce que vous avez fait quand vous avez su la vérité sur le fait de manger des animaux ? ». Cette interrogation me donne des frissons... que répondrais-je à ma fille lorsqu'elle me demandera comment j'ai réagi quand j'ai su..? Quand j'ai appris dans quelles conditions atroces d'exploitation, de tortures et de massacres des millions d'animaux étaient plongés ? Si vous suivez le fond de ma pensée, vous comprendrez que j'enchaîne tout naturellement sur une citation dont je suis tombée amoureuse depuis presque dix ans maintenant, et qui nous vient d'un certain Charles Patterson "Aushwitz commence lorsque quelqu'un regarde un abattoir en se disant : ce ne sont que des animaux". Cela résume tout à fait la situation dans laquelle nous nous trouvons vous et moi. Faire l'autruche n'est plus possible, nous en savons déjà trop. A nous maintenant de prendre nos responsabilités et de choisir de quel côté nous souhaitons nous positionner. 

| Le temps des décisions |

Nous sommes aujourd'hui le jour de la Journée Sans Viande et contre toutes attentes, c'est précisément aujourd'hui que l'homme et moi avons décidé d'inaugurer pour la toute première fois le barbecue (avec un magret de canard en plus, quelle horreur..). Comprenez-moi : je considère cette journée comme une veille de régime. Aller, je suis certaine que vous voyez parfaitement ce que je veux dire, imaginez : "Demain je me mets à la diète, alors s'il vous plaît, laissez-moi savourer cette dernière part de tarte au citron meringuée !". C'est à dire que demain, je prends la décision d'être enfin une mangeuse en accord avec mes convictions. Le chemin risque d'être ardu, car les tentations seront nombreuses, au moins autant que les obstacles. Il y aura des réunions familiales, des sorties au restaurant, des dîners entre amis où, pour ne blesser personne, je serai bien forcée de manger de la viande. Mais j'ai espoir qu'avec le temps, mes proches me suivront dans cette démarche...ou tout du moins, l'accepteront, et respecteront ce choix qui s'impose à moi. 
En guise d'initiation, nous testerons, l'homme, mes parents, ma petite sœur et moi-même, un repas intégralement biologique et végétalien ce vendredi soir. Je suis déjà persuadée que tout le monde appréciera, même si je doute qu'un seul repas "différent" puisse créer une révolution. C'est tous les jours que je compte agir et surtout apprendre à être végétarienne. J'espère pouvoir partager mon avancée ici, de temps à autres. Je suis preneuse de vos conseils, si vous avez déjà sauté le pas. 

8 commentaires:

  1. Oui vu comme ça c'est de l'éducation (acquis) et non de l'inée...
    Mais si notre mère l'ait, (dans son ventre... et plus tard son lait)

    278 RECETTES DE CUISINE VEGETALIENNE (Collectif) L.B.E Publishing / Ouvrage.net
    14,8x21cm (Exlibris)

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  2. Je me retrouve beaucoup dans ton billet. Je n'ai jamais aimé la viande (goût, lien avec les animaux) mais j'en mangé plus par obligation (il faut manger de la viande bla bla bla). J'avoue qu'aujourd'hui j'en mange très peu et je peux largement m'en passer. Le tout est de bien compenser avec d'autres choses. Hâte d'en savoir plus sur tous ces produits qui me donnent bien envie !

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    1. Oui, je vais essayer de faire un petit suivi ici :)
      Sur Instagram, je tenterai de vous inspirer avec des petits plats homemade.

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  3. je ne suis pas végétarienne mais j'ai toujours mangé très peu de viande car je n'aime pas vraiment cela (aucune viande rouge depuis que j'ai 5 ans...) et puis je suis également très sensible à la cause animale. Par contre je mange pas mal de poisson (oui je sais les poissons souffrent aussi mais je pense pas qu'on puisse comparer cela à la souffrance que peut endurer une vache ou un cheval -et ayant une jument ça serait impensable pour moi d'en manger :-( - ).
    Pour le reste de la viande (qui se résume à jambon-poulet) je prends toujours de la viande d'animaux élevés en liberté et si possible bio et local (que des oeufs de catégorie O et je comprends comment on peut de nos jours encore élever 10 poules entassées dans une case minuscule c'est de la maltraitance pure et dure et les oeufs 3 ne devraient même pas exister !) ainsi je pense que le confort animal est mieux pris en compte.
    Dans notre société c'est trèsss compliqué quand on ne mange pas de tout (j en ai bcp souffert plus jeune) et encore plus quand on fait le choix d'une alimentation différente. Je ne me vois pas imposer cela à ma fille, je lui donnerais donc de tout (sauf du cheval...) mais je privilégierais aussi du bio/local quand c'est possible...

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    1. Tout comme toi, je ne compte rien imposer à mon bébé. Je ne souhaite pas qu'elle soit exclue/regardée comme une bête curieuse à cause de mes principes. Pour moi, c'est comme la religion : elle choisira quand elle en aura envie :)

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  4. J'ai tenté de prendre le chemin du végétarisme il y a 2 mois. Par conviction et par envie de ne plus manger de cadavres d'animaux. Je ne mangeais déjà pas certains animaux : cheval, parce que j'ai fait de l'équitation, lapin ou encore les bébés animaux, parce que ça me fait trop mal au cœur : veau, agneau.
    Malheureusement, je ne peux pas conserver ce régime, pour des raisons de santé. Je fais de l'anémie et mon système digestif supporte mal les substituts à la viande (lentilles, légumineuses). Du coup j'essaye quand même de consommer un peu plus "écolo-bio" : je n'achète les œufs que de poules élevées en plein air, idem pour les poulets et je remplace parfois la viande par des steaks végétariens ou encore le lait de vache par les laits végétaux.

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    1. Eh oui, je comprends cette situation difficile dans laquelle tu te trouves.. J'espère que mon organisme supportera ce régime végétarien, mais j'oublie que parfois on ne peut pas tout imposer à son corps. Dans tous les cas, bravo pour cette nouvelle façon de vivre que tu t'imposes :)

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